1er - 3 juillet 2025 (jour et horaire précis à déterminer)
Auditoire 1
Tout en marchant, le français laisse derrière lui mots disparus, tours démodés, usages obsolètes. La dernière édition du Dictionnaire de l’Académie française par exemple, si elle met en avant les 21000 mots nouveaux qu’une politique d’ouverture a fait entrer dans sa nomenclature, nous permet aussi de découvrir, par son interface numérique, les 785 entrées qu’elle a supprimées, d’apercevance à vétérance, d’aérothéraphie à tachygraphie, de bredi-breda à huhau, de genuche à vive-la-joie. Comment et pourquoi des locuteurs abandonnent-ils les usages linguistiques de leurs prédécesseurs ? S’en détournent-ils sciemment ? Les oublient-ils peu à peu ? On proposera une typologie des abandons, en décrivant leurs différentes modalités : si certains disparaissent à bas bruit dans le temps long d’un système en constant réaménagement, beaucoup sont pris dans le mouvement plus rapide des modes, des argots, des hyperboles et euphémismes. Que ce soit dans le sillage d’un événement qui fait rupture dans la vie sociale ou dans le cadre de réformes terminologiques, d’autres abandons surviennent selon une modalité « catastrophique », dont on donnera quelques illustrations dans l’histoire de la langue française.
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